La garantie homme clé existe depuis longtemps pourtant elle est parfois négligée par les courtiers qui oublient souvent de la proposer à leurs clients. La garantie homme clé existe depuis longtemps pourtant elle est parfois négligée par les courtiers qui oublient souvent de la proposer à leurs clients.
Entretien avec Jean Yves Quessu, formateur en prévoyance.
Maxirem : Qu’est-ce que la garantie homme clé ?
Jean Yves Quessu : C’est une assurance prise par l’entreprise pour l’entreprise qui lui permet de pérenniser son activité en cas de perte d’un ou plusieurs salariés ou TNS « clés ». C’est le plus souvent le chef d’entreprise mais cela peut être des cadres importants qui couvrent des secteurs entiers. En cas de décès ou d’invalidité, un capital est débloqué à hauteur de la perte estimée par l’entreprise.
Max : Cela n’a rien à voir avec les garanties habituelles prisent à titre individuel ?
JYQ : Absolument pas. La plupart des dirigeants ont souscrit un contrat de prévoyance que ce soit décès, invalidité où arrêt de travail. Un travail de fond a été réalisé afin que les personnes s’assurent individuellement, mais parfois le conseil n’est pas allé assez loin pour qu’en cas de problème le dirigeant pense aussi à protéger sa société.
Max : Pouvez-vous nous expliquer le fonctionnement ?
JYQ : Prenons l’exemple d’un dirigeant d’entreprise avec une dizaine de salariés. Admettons par exemple que la part de productivité du dirigeant soit évaluée à 70% du chiffre d’affaire. En cas de décès, la compagnie d’assurance verse de suite à l’entreprise l’équivalent des 70 % de chiffre d’affaire annuel.
Max : Quel est donc l’avantage ?
JYQ : Il ne faut pas oublier qu’une entreprise représente souvent l’essentiel du patrimoine du dirigeant. Lors d’un décès, les ayants droit héritent de l’entreprise. Souvent ils ne savent pas ou ne peuvent pas continuer l’activité. Ils sont donc obligés de trouver un acquéreur rapidement. Mais, l’entreprise n’ayant plus personne à sa tête, elle perd irrémédiablement de la valeur. L’urgence de vendre dévalorise l’outil. Et le temps de trouver un nouveau dirigeant l’entreprise a déjà déposé le bilan.Alors que si le chiffre d’affaire est assuré pour un an, l’entreprise garde sa vraie valeur. Les salaires des employés sont assurés. Cela donne tout le temps nécessaire pour se retourner : trouver un acquéreur ou d’autres solutions afin que l’outil de travail puisse continuer sereinement.
Max : Les salariés aussi sont ainsi protégés.
JYQ : Tout est protégé. Les héritiers qui ont le temps de vendre correctement ou d’engager un dirigeant qui aura le temps de s’adapter et pérenniser. Mais aussi, comme vous le dites, les salariés qui vont pouvoir continuer de produire pendant la mise en place. C’est aussi des clients qui vont pouvoir continuer à compter sur la société. La garantie homme clé est en fait un outil majeur et charnière de pérennisation économique et familial.
Max : Tout cela est très bien mais cela doit coûter cher.
JYQ : Pas tant que ça. La cotisation est déterminée par deux choses : l’âge de l’homme clé et le montant du dédommagement. Pour vous donner une idée, si on assure à hauteur de 1,5 millions pour un dirigeant de 40 ans, cela coûte 1600 € par an à l’entreprise. La cotisation augmente avec l’âge. Pour le même montant de 1,5 millions d’euro, pour un dirigeant de 50 ans, on passe à 3000 €/an. Mais il ne faut pas oublier que cette garantie à un autre avantage non négligeable : la cotisation est une charge déductible pour l’entreprise.